Physique et industrie
Les physiciennes et les physiciens sont indispensables lorsqu’il s’agit de commerce et d’industrie : on les retrouve dans les industries de pointe comme ingénieur R&D, chez les distributeurs comme technico-commerciaux, ou encore dans les services pour la veille scientifique.
La physique à la frontière de l’innovation
J’améliore l’assemblage de matériaux qu’on ne peut pas souder
Je suis technicien R&D dans l’assemblage mécanique. Je travaille pour un institut de recherche technologique, sur des projets menés en collaboration avec des partenaires industriels. Les recherches portent sur les assemblages de matériaux qu’on ne peut pas souder, notamment pour l’automobile et l’aéronautique. Ils sont assemblés par rivetage, clouage, inserts … On « torture » ces assemblages pour voir comment ils se comportent, et ces données sont utilisées dans les simulations numériques de ces matériaux.
On fait des essais de traction (on tire sur l’assemblage jusqu’à ce qu’il casse), des essais de fatigue (on tire moins fort, mais de nombreuses fois), on observe tout cela au microscope… Les assemblages concernés sont essentiellement de l’acier avec un autre matériau : aluminium, composite, fibre de verre, et même fibre biosourcée comme le chanvre.

Mon quotidien est très varié, car les techniciens ici sont très polyvalents : je travaille sur tous les procédés d’assemblage mécanique et tous les moyens de caractérisation. J’analyse aussi les données, j’encadre des apprentis, je fais la maintenance de machines, de la conception par ordinateur, des travaux électriques, des tâches de qualité, sécurité et environnement … Néanmoins, après 10 ans comme technicien, j’ai besoin de challenges sinon je m’ennuie. C’est pourquoi je suis des cours du soir pour devenir ingénieur.
Physique et industrie de pointe

Tout va très vite. Il faut être réactif et percutant.
Je suis directrice commerciale pour le monde chez Lumibird, une société française qui fabrique des lasers haute performance, pour des applications en recherche, en médecine ou en environnement. Par exemple, nous fabriquons des lasers pour des appareils appelés Lidars, qui permettent de mesurer la vitesse du vent (pour la météo, les éoliennes…). Mon métier est d’organiser les équipes commerciales, et d’établir la stratégie de vente. Pour cela, je dois très bien connaître la technologie des lasers que nous vendons.
J’écoute aussi les informations venant du terrain, qui me permettent d’accéder à d’autres marchés, et d’ajuster nos argumentaires de vente en permanence. Tout va très vite : nous avons un mois pour décider si on persiste dans une action commerciale, contre six mois auparavant. Il faut être réactif et percutant !
Ce qui me plaît dans ce métier, c’est d’apporter des solutions. Réfléchir toujours avec un coup d’avance, mieux cerner les clients, analyser comment rentabiliser une gamme de produits.
Mes études de physique me permettent de comprendre techniquement ce que font nos clients, de connaître leur jargon, de poser les bonnes questions. Je conseille fortement aux étudiants d’aller découvrir tous les services d’une entreprise, pas seulement la R&D : un bac +5 en physique ouvre vers beaucoup de métiers.