La collaboration franco argentine, une longue histoire

30 septembre 2014

Article tiré du numéro 40 de la revue de la SFP : Reflets de la physique.

La collaboration scientifique franco-argentine est très vivante aujourd’hui, tant à l’échelle de grands projets bi- ou multinationaux qu’à celle d’échanges de quelques chercheurs.

Nous rappellerons d’abord la place privilégiée occupée d tout temps par les relations scientifiques franco-argentines,s’appuyant sur une forteinfluence culturelle françaiseen Argentine. Nous présenterons ensuite, à titre d’exemple, une coopération développée depuis une trentaine d’années usqu’à la formation d’un Laboratoire international associé.

Enfin, nous examinerons les perspectives et les modalités ouvertes aujourd’hui pour les coopérations scientifiques avec ce pays.

 

Déjà, au 19e siècle

Il y eut tout d’abord, en Argentine, les grands voyageurs du dix-neuvième siècle, généralement envoyés en mission par l’Académie des sciences ou le Muséum, afin de récupérer des échantillons de la flore et de la faune. Les cas les plus connus sont ceux d’Aimé Bonpland (compagnon d’Alexandre de Humbold lors de l’expédition mémorable de 1799 à 1804, dans plusieurs autres régions d’Amérique, voir figure 1) et d’Alcide d’Orbigny, qui arrivent en mission scientifique avant Charles Darwin [1]. En 1817, le botaniste Aimé Bonpland (1773-1858) est nommé professeur d’histoire naturelle à Buenos Aires et, dès son arrivée, commence à explorer l’Amérique du Sud. Le naturaliste Alcide d’Orbigny, envoyé par le Muséum, part en 1826 passer sept ans dans cette région (voir figure p. 30). Durant son voyage, il va collecter, observer, décrire des échantillons dans tous les domaines de la zoologie des invertébrés comme des vertébrés, de la botanique, de l’anthropologie et de l’ethnologie. Les formidables collections qu’il rassemble, riches de presque 9000 espèces, très souvent nouvelles, sont expédiées
directement au Muséum. L’Argentine accède à l’indépendance en 1816 et se constitue en République, sous sa forme actuelle, en 1853. Elle crée ses premières institutions scientifiques en faisant appel à plusieurs universitaires et scientifiques français. C’est ainsi qu’en
1857 Auguste Bravard, géologue et paléontologue, est nommé directeur du Musée National de la Confédération Argentine à la ville de Parana, et Francis Beuf, lieutenant de l’armée française et directeur de l’observatoire de la Marine de Toulon, devient le premier directeur de l’Observatoire Astronomique de La Plata, fondé en 1881. En même temps, Amédée Jacques, normalien et philosophe, devient le Directeur du Colegio Nacional de Buenos Aires (fig. 2), le lycée le plus prestigieux d’Argentine.

Puis au 20e siècle

Pour lire la suite, consulter directement l’article de Reflets de la Physique

 

Auteurs :  José Eduardo Wesfreid, Irene Ippolito, Marta Rosen et Jean-Pierre Hulin