Charte de parité pour les conférences scientifiques

Ayant pris acte du constat qu’en physique que la visibilité des femmes est inférieure à leur taux d’activité dans la communauté, la Société Française de Physique est à l’origine de cette charte de parité, maintenant adoptée par plusieurs organisations comme le CNRS, la Société Française d’Optique, l’association Femmes & Sciences, et prise en compte par l’European Physical Society.

Introduction

En Europe (EU-28), dans le domaine académique, 30% seulement des chercheurs sont des femmes (tous domaines confondus) et la proportion tombe à 20% dans le domaine des sciences et des techniques (She Figures 2015). Dans tous les pays européens où les chiffres sont accessibles, les données sont assez semblables. En France, la proportion de physiciennes est de 21% (entre 16% et 25% selon le domaine). La situation n’est guère plus favorable aux U.S.A. puisque l’A.I.P. rapportait en 2014 que moins de 23% des membres des facultés sont des femmes.

De plus, les rares femmes physiciennes doivent faire face à des handicaps supplémentaires. En effet, la proportion de femmes parmi les conférenciers invités est encore plus faible, ce qui a une influence négative sur leur embauche et leurs promotions. Dans tous les pays, la proportion de femmes est plus faible dans le haut de la hiérarchie académique (par exemple seulement 10% de professeures aux U.S.A. d’après l’A.I.P.) En France, alors que 25% des chercheurs et enseignants chercheurs de rang B sont des femmes en physique, il n’y en a que 16% de rang A.

Suivant les recommandations de l’IUPAP (union internationale de physique et physique appliquée) lors de la conférence « Women in Physics » en 2014 à Waterloo, Canada, nous pensons qu’une action efficace pour améliorer la place des femmes en physique est de promouvoir une égalité des chances pour les femmes de présenter leurs résultats scientifiques dans les conférences nationales et internationales.

Préambule

La Société Française de Physique, la Société Française d’Optique et le CNRS participent à l’effort international pour améliorer la place des femmes dans la recherche et augmenter la visibilité des femmes dans les métiers de la physique, afin de rendre plus attractive la recherche en physique pour les jeunes filles. La Société Française de Physique, à la suggestion de sa commission ‘Femmes & Physique”, et soutenue par le CNRS, la SFO et l’association « Femmes & Sciences », propose des actions concrètes pour une juste reconnaissance des femmes dans les conférences scientifiques. L’une de ces actions est de demander aux organisateurs de conférences qui demandent une aide au CNRS, à la SFP ou à la SFO (label de qualité, financement ou communication via leur réseau) de s’engager à suivre les recommandations ci-dessous et de signer la charte de parité attenante.

Recommandations

  • Atteindre le pourcentage de femmes dans le domaine (lorsqu’il est connu – 20% sinon) dans les différents comités de la conférence (comité scientifique, comité de programme, comité international, comité de publication, pool des modérateurs…).
  • Atteindre ou dépasser le pourcentage de femmes dans le domaine avec un plancher de 30% (lorsqu’il n’est pas connui- le plancher s’impose) pour les femmes choisies par les
    comités pour donner une conférence invitée et pour les femmes choisies pour donner une présentation orale.
  • Présenter à la session de clôture tous ces pourcentages ainsi que celui des participantes.
  • Envoyer à la Commission ‘Femmes & Physique’ après la conférence (par mail) un rapport écrit final (formulaire joint), où seront décrits les pourcentages de femmes à ces différents niveaux ainsi que les actions mises en place par les organisateurs pour augmenter le pourcentage de participantes. Des exemples de telles actions sont d’attribuer des bourses pour des doctorantes ou des post-docs femmes; de donner des informations sur l’accès à une garde d’enfants proche de la conférence; d’organiser une session sur la “Parité en Physique” ou toute autre initiative pour améliorer la parité.

Ces actions simples auront un impact très positif sur le succès de votre conférence et donneront une image très positive de votre domaine auprès des jeunes scientifiques, de vos sponsors et de vos tutelles, dans le cadre des politiques d’égalité des différents EPST, du ministère chargé de l’enseignement et de la recherche et de l’Europe. Cela aura un impact bénéfique sur la perception de votre domaine et contribuera au succès de votre conférence.